Saint-Jacques de Compostelle – Le Voyage Alchimique – Étape 5

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Le chemin de l’alchimiste est évidemment semé d’épreuves, de déceptions, d’échecs, de même que le chemin de Saint-Jacques est parfois difficile, comme la montée au col de Roncevaux, là où justement Saint-Michel prit l’épée de Roland pour la faire atterrir à Rocamadour…

Un pèlerin sur le chemin de Saint-Jacques vers le col de Roncevaux

Le pèlerin est guidé par les étoiles ; il suit la voie lactée qui lui indique le sud-ouest… La fatigue le dépouille, le « purifie », de même que l’alchimiste « purifie » sa matière première au cours de fusions (ou de transpirations) successives… 

Autre col près de Foncebadon, autre épreuve…

La voie lactée, qu’on appelait au Moyen Age la voie de Saint-Jacques, est un bon guide et la mythologie le confirme : son origine vient du « lait » qu’Hercule fit échapper du sein de la déesse Héra, la femme de Zeus. Hercule, fils de Zeus et d’une mortelle, ne peut être immortel au grand désespoir de son père. Zeus place alors son enfant à côté d’Héra endormie pour qu’il boive le lait de la déesse qui le rendra immortel. Mais, déjà très fort, Hercule presse le sein d’Héra avec une telle puissance que le lait jaillit très loin dans le ciel et forme la voie lactée… qui est donc un chemin d’immortalité… Ce que cherche, dit-on, l’alchimiste avec la Pierre philosophale.  

Hercule est bien un symbole du travail alchimiste. A l’ouest de l’Espagne, pour accomplir ses douze travaux, Hercule doit aller trouver les pommes d’or du jardin des Hespérides, thème qu’on retrouve dans l’île des pommes, Avalon, chère à Merlin. Des « pommes » comme le pommier biblique de la Connaissance… Dans la pomme, on peut voir une étoile à cinq branches si on la coupe en deux, horizontalement.

A l’entrée de la Galice, le pèlerin traverse le petit village de Triacastela. Il rencontre un châtaignier qui aurait près de huit cents ans ; il serait une « porte du temps ».

Le pèlerinage de Compostelle invite à sortir du temps.

Patrick Burensteinas s’incline devant le constructeur du porche roman de la cathédrale : Maître Mathieu

Arrivé à Compostelle, l’alchimiste s’incline devant le constructeur de la cathédrale, maître Mathieu le sculpteur du portail roman… Il découvre une trace alchimique avec Hercule, représenté au pied du trumeau du porche, comme s’il nous invitait à poursuivre le chemin jusqu’à la mer, où apparaîtra peut-être le jardin des Hespérides et ses pommes d’or….

 

Le chemin est alors parsemé de menhirs et de dolmens, signe que le chemin de Saint-Jacques recoupe un chemin bien plus ancien…

Le chemin de Saint-Jacques semble gardé d’entités mystérieuses et très anciennes figées dans la pierre, comme ici à Baronia, près de Noia.

L’alchimiste aperçoit enfin l’océan, à Fisterra, le « bout de la terre »… Sur une plage il trouve aussi sa « matière première », la « première matière », « vierge » en quelque sorte, à peine sortie de l’eau primordiale…

Sur cette plage proche de Fisterra, la « plage du croissant », à Hermedesuxo, -village bien nommé-,

l’océan rejetterait la matière première de l’alchimiste : du sulfure d’antimoine, la stibine.

Il ne lui reste plus qu’à préparer le voyage de retour : comme Nicolas Flamel, il lui faut rapporter le minerai qu’il a trouvé dans son laboratoire. Le voyage lui a fait prendre conscience de certains secrets de l’alchimie, et les épreuves, initiatiques, l’ont conduit à se transformer intérieurement… pour être capable de mener l’Oeuvre à son terme…